On observe à Kyiv que les gens commencent à reprendre une vie normale, ils vont théâtre, au cinéma. Le peuple a compris que tout cela va durer longtemps, donc il s’adapte et il survit parfois, dans sa sagesse, dans sa profonde résignation, on pourrait penser le peuple voit en fait plus loin que le dirigeant.
Il y a aussi le souhait de la paix éternelle, la généreuse croyance en la paix éternelle. En 2008, les responsables politiques de l’Europe s’en est démilitarisée.
Le million d’obus promis par les responsables européens ne sera jamais au rendez-vous, Poutine le sait. Il sait que le temps travaille pour lu,i et je dirais même que, comme au temps de la Russie ancienne, il sait que l’espace aussi travaille pour lui.
L’Ukraine a depuis quelques jours basculée dans une stratégie défensive. Celle-ci montre la faiblesse de ses alliés européens, elle s’épuise, se démotive… Il semble que dès maintenant, l’année 2024 pourrait être très dur pour les Ukrainiens. Vous semble-t-il que l’on se dirige vers une victoire russe ?… Qu’en pensez-vous ?
En effet, Poutine mise sur l’usure du temps et des moyens et les Ukrainiens ont de plus en plus de mal et de difficulté à trouver des appuis. L’accord récemment signé à Paris entre la France et l’Ukraine accorde assistance de défense mutuel, mais ne changera pas les choses, ne changera pas la situation.
Entretien avec Laura Giraud sur la mission humanitaire pour venir en aide aux blessés et aux réfugiés ukrainiens.
Dans cette interview à la radio il y a un an, tu avais prévu que cette guerre serait longue !
Il semblerait que si le candidat Trump est élu aux Etats Unis d’Amérique, il remettra à l’ordre du jour la doctrine Monroe, c’est-à-dire « America First », et à mon avis, il arrêtera l’aide américaine à l’Ukraine.
Mais qui aujourd’hui peut faire face à Poutine avec assez d’autorité pour convoquer les deux belligérants à une table de négociation ?… J’attends ici votre analyse et vos suggestions.